La Chimioprévention du Paludisme Saisonnier (CPS) a été confirmée en 2012 par
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en tant que stratégie efficace de lutte contre le paludisme
chez les enfants de 3 à 59 mois. C’est dans ce contexte qu’elle a été adoptée par les pays de l’Afrique
subsaharienne notamment le Burkina Faso en 2014. Dans ce pays, le paludisme constitue un problème
majeur de santé publique. Cependant, malgré sa gratuité, l’acceptation de la CPS par les populations
demeure problématique ; acceptée par certains et rejetée par d’autres. Cette étude vise à analyser les
barrières et les facilitateurs de l’adoption de la CPS par les parents au profit de leurs enfants. Nous avons
privilégié une recherche qualitative mobilisant plusieurs techniques : observation directe, recherche
documentaire, entretien individuel approfondi, focus group et récit de vie. Les données ont été collectées
auprès de la population générale et des acteurs de la santé avant, pendant et après les campagnes CPS
dans la commune de Bobo-Dioulasso, sur une période de 8 mois allant de mars à octobre 2023. Au total,
87 entretiens individuels, 8 focus groups et 4 récits de vie ont été réalisés. Les résultats indiquent que
les principales barrières ont trait aux rumeurs, aux effets indésirables, au manque de confiance, aux
normes sociales et du genre ainsi qu’aux croyances religieuses. En revanche, la pauvreté des ménages,
l’efficacité et la gratuité de médicaments constituent les facilitateurs de l’adoption de la CPS.